Au départ du bus, on est juste les 4 + le chauffeur + les 2 aides chauffeurs. On trouve ça étonnant. Naaann ! En fait, c’était une feinte ! Les gens attendaient aux grilles de la gare routière pour monter. Leurs bagages étaient déjà dans le bus. Nous voilà donc plein ! En route ! Mais non … pas si plein ! On reprend quelques personnes sur la route puis quelques bricoles puis …. Un établi en métal qu’ils hissent sur le toit. Et c’est parti ! La traversée du village dans les rizières fut épique ! Le bus passait tout juste sous les câbles électriques quand d’un coup, l’aide chauffeur N°1 que nous appellerons l’homme à la chemise descend en route, pique le vélo d’un gamin et retourne d’où on vient. Le bus s’arrête un peu plus loin. D’autres personnes montent (pire que le sac de Marie Poppins) et l’homme à la chemise revient, monte sur le toit. Nous entendons des bruits et hop, le revoilà dans le bus. Nous repartons.
Le paysage est grandiose ! Une mer de nuages entre les montagnes, avec les rizières en dessous. Splendide !
L’homme à côté de Loric et devant moi ne supporte pas les routes de montagne … il ouvre la fenêtre et jette le sac avec le contenu de son estomac. Là … mon côté écolo pense : Non ! mais non ! On ne jette pas le sac par la fenêtre et ensuite mon estomac m’a dit que Si …. On jetait ça et vite : merci monsieur …. Et sinon, Cyrille pense que si on avait dit quelque chose, c’est nous qui serions en dehors du bus.

Nous arrivons au poste frontière vietnamien. Tout le monde descend du bus. On échange nos dongs pour des kips : on en aura besoin au second poste – on l’a lu sur internet. Puis on fait la queue. Une très longue queue. Un policier nous voit et nous fait sortir des rangs. On se demande pourquoi. Il veut qu’on passe avant les autres touristes mais après les locaux. Merci ! On gagne …. Facile … 3 places dans la file. On rigole avec les québécois que l’on « double ». Nous avons noté que tous les locaux ont un billet dans leur passeport. Nous n’avons rien mis. Sur internet, ils mettent en garde sur la corruption…. Est-ce que ça va passer … on ne sait pas … mais l’homme à la chemise arrive, dit 3 mots aux douaniers, prend nos passeports, les donnent à un autre douanier et hop ! Nous avons nos tampons de sortie. Merci l’homme à la chemise ! Il nous raccompagne au bus et retourne au poste chercher les locaux qui n’étaient pas passés en même temps que les autres. Au bout de 15 minutes, le bus est complet, on repart. Après environ 3 ou 4 km, nous arrivons au poste frontière laotien. Tout le monde descend du bus. Nous allons au premier guichet récupérer les papiers à remplir. L’homme à la chemise ne nous lâche pas : il est à côté de nous, il supervise. Les papiers sont remplis en moins de 5 minutes pour nous 4. On a préparé les photos d’identité et les dollars : 30$ par personne. On le savait, à ça, on ajoute 10 000 kips par personne de facture de visa. Nous avons tout fait pour ne pas passer la frontière en fin d’après-midi ou le week-end. Normalement, ça devrait s’arrêter là. Des Suisses se prennent le bec avec le douanier car il veut leur faire payer les photos – les leurs ne lui conviennent pas …. On a les mêmes : des photocopies de photo …. L’homme à la chemise intervient encore une fois. Hop ! ça passe – guichet suivant ! Là, il faut payer 2$ par personne (mais pas les enfants) mais personne ne peut nous expliquer pourquoi – pour les touristes trouvés et les hébergements …. C’était pas très clair sur la pancarte. Et même le Suisse qui était parfaitement bilingue n’a pas compris. Bref …. On paye car on n’a pas le choix, c’est eux qui ont nos passeports et surtout, tout les autres sont dans le bus et l’homme à la chemise essaye de faire passer les passeports au guichet suivant mais non ! il faut qu’on paye – alors voilà …. Ensuite, c’est pour le tampon sur le visa donné par le guichet N°1. Là, c’est 10 000 kips par tampon + 10 000 kips de facturation de tampon – et non, ce n’est pas une blague. On paye. L’homme à la chemise paye aussi le sien : pas le choix. Par contre, le guichet N°4, je l’ai un peu envoyé paître. Il s’agit d’un « médecin » qui prend la température pour voir si tu vas bien par rapport à H1N1 et c’est 5 000 l’acte. Non ! faut pas pousser. L’homme à la chemise souriait et nous a emmené au douanier suivant, qui vérifie que tu as le visa et le tampon sur le visa et que tu es bien le détenteur du passeport avant de nous emmener au bus. C’est bon ! Nous sommes au Laos officiellement ! Il est midi.

Nous reprenons la route. La prochaine étape est un restoroute environ 1h30 après la frontière. Sont vendus des brochettes de grenouilles, de poissons (mais pas vidés) et des trucs …. Va nous falloir un petit temps d’adaptation culinaire. On prend des soupes de nouilles ! On mange vite. En payant la dame, elle me fait gouter les pousses racines avec du piment. C’est bon, mais ça pique (forcément). J’en remangerai.
Nous sommes repartis…. C’est long ! C’est fera 24h que nous avons pris le taxi quand nous descendrons du bus à Udomxay. Ouf !
Encore merci à l’homme à la chemise !
Nous mettons nos sacs et nous marchons 2km pour atteindre notre hôtel…. Nous avons réservé pour 4 et il n’y a que 2 petits lits … on essaye de se faire comprendre : peine perdue. On se rend à l’office du tourisme pour avoir les horaire de bus pour notre prochaine destination.
C’est décidé, nous partons demain matin à 9H pour 7h de bus (ça fait beaucoup d’affilées). Du coup, on profite de la fin d’après-midi pour aller au Vat Phu That : un temple avec un Bouddha debout, en haut de la colline qui surplombe la ville. C’est magnifique. Nous croisons des moines qui nous demandent où l’on va. Ils sourient et nous souhaitent bonne journée.
Une journée intense qui se terminera par un bon repas dans un restaurant local, avec des milkshakes au lait de coco.